Dédé Fortin.
Quand je pense que ça fait aujourd'hui 10 ans qu'on l'a retrouvé mort dans son appartement.
Suicide.
Un homme brillant, d'une créativité inouïe, impliqué, révolté, incroyablement ouvert sur les différences, mais tourmenté par ses démons intérieurs et la démence extérieure...
Il s'est fait hara-kiri.
C'est un geste qui peut être perçu comme étant noble, mais d'une violence inimaginable.
Un geste qui démontre, à mon avis, une haine de soi et une détermination à mourir presque impensable.
Jeudi soir, je suis allée à une représentation spéciale de "Dédé à travers les brûmes" dans le cadre du festival Vues de l'Esprit (organisée par le Douglas, institut spécialisé en santé mentale). S'en suivait une discussion sur la dépression et le suicide avec une psychiatre et les soeurs de Dédé, qui on monté une fondation en son nom.
Dans le film, on voit bien cette détresse qui s'installe vicieusement dans le quotidien de l'artiste.
Dépression, Trouble bipolaire?
On ne le saura pas, mais la détresse était telle qu'il n'a pas su aller plus loin.
Pourtant, le jour même de son acte, il avait consulté un psychologue.
Je voulais faire un billet sur les Colocs, sur Dédé, sur le film...
Mais en fait, non.
Je me dois de parler d'autre chose, quelque chose de bien plus important.
Je veux profiter de cette journée pour faire ma part dans la démystification des troubles dépressifs.
La dépression et la détresse psychologique mènent à la mort.
Pourtant ces sujets sont encore tabous.
On l'associe à la faiblesse, la paresse, l'échec ou alors la folie.
Plusieurs ne comprennent toujours pas à quel point personne n'est à l'abri.
Plusieurs pensent encore qu'un dépressif est quelqu'un qui ne fait pas d'effort pour s'en sortir.
Même (et j'irais jusqu'à dire "surtout") les personnes qui souffrent sont d'une cruauté effrayante, bourrée de préjugés et de reproches, envers eux-même.
Alors, ils n'en parlent pas, hésitent à aller chercher de l'aide, se convainquent qu'ils y arriveront seuls et s'isolent.
Mais 1 personne sur 6 au Québec souffre d'un problème de santé mentale.
Je parle de maladies telles que la schizophrénie ou le trouble bipolaire mais aussi des troubles anxieux et de la dépression.
Toujours au Québec, annuellement, environ 1200 personnes s'enlèvent la vie (soit environ 3 à 4 personnes par jour).
Plusieurs de ces personnes traversent une crise qui pourrait n'être que passagère.
Il faut en parler. Il faut le dire.
Il faut briser le tabou sur la santé mentale
Alors, je le dis ici.
Je souffre d'un problème de santé mentale.
Je souffre de troubles anxieux et j'ai sans doute fait une dépression post-partum.
J'ai attendu 1 an avant de consulter.
D'ailleurs, ça m'a pris un an de plus avant d'avoir un vrai diagnostic.
J'ai eu des idées noires, j'ai pensé sérieusement à mettre fin à mes jours.
Oui, malgré ma fille, malgré ceux que j'aime et qui m'aiment et malgré ma situation privilégiée.
Je ne suis pas une faible, je ne suis pas une lâche et je veux m'en sortir.
Mais c'est dur.
La dépression est une maladie.
Une maladie qui se traite.
Je ne parle pas que de médicament... je parle de psychothérapie, de reconnaissance et travail des symptômes, de repos psychologique.
Heureusement, j'ai des gens autour de moi qui ont sû m'aider et me forcer à me faire aider, à m'ouvrir les yeux.
Heureusement, je nage dans ce système et je connaissais les ressources.
Heureusement, je suis effectivement privilégiée car ma famille et mes proches sont bien informés sur les problématiques de santé mentale, n'ont pas de préjugés et reconnaissent que l'on puisse être en détresse psychologique.
En ce dixième anniversaire de la mort de Dédé Fortin, il y a lieu de regretter cet artiste qui a marqué la scène culturelle québécoise, mais SURTOUT faire en sorte que sa mort soit un peu moins vaine...
Renseignez-vous.
http://www.masantementale.gouv.qc.ca/
http://www.douglas.qc.ca/info_sante
http://www.revivre.org/
-+-
Et pour savoir qui étaient les Colocs:
-+-
Pour ce qui est du film (parce que ça vaut la peine d'en parler) il était excellent. Très long, par contre. Dès le départ j'ai été convaincue par Sébastien Ricard qui a carrément à recréer le personnage de Dédé. Même voix, même accent... c'est même lui qui chante toutes les chansons.
Et les chansons... quelle force!
C'est une bio, mais aussi un film musical tellement la musique est présente. On a même eu l'idée géniale d'y insérer des animations afin de bien illustrer l'univers de l'artiste (qui était aussi cinéaste d'animation, il ne faut pas l'oublier).
Je vous met ici l'animation qui ouvre et conclu le film, sur les paroles de Belzibuth.
Quand je pense que ça fait aujourd'hui 10 ans qu'on l'a retrouvé mort dans son appartement.
Suicide.
Un homme brillant, d'une créativité inouïe, impliqué, révolté, incroyablement ouvert sur les différences, mais tourmenté par ses démons intérieurs et la démence extérieure...
Il s'est fait hara-kiri.
C'est un geste qui peut être perçu comme étant noble, mais d'une violence inimaginable.
Un geste qui démontre, à mon avis, une haine de soi et une détermination à mourir presque impensable.
Jeudi soir, je suis allée à une représentation spéciale de "Dédé à travers les brûmes" dans le cadre du festival Vues de l'Esprit (organisée par le Douglas, institut spécialisé en santé mentale). S'en suivait une discussion sur la dépression et le suicide avec une psychiatre et les soeurs de Dédé, qui on monté une fondation en son nom.
Dans le film, on voit bien cette détresse qui s'installe vicieusement dans le quotidien de l'artiste.
Dépression, Trouble bipolaire?
On ne le saura pas, mais la détresse était telle qu'il n'a pas su aller plus loin.
Pourtant, le jour même de son acte, il avait consulté un psychologue.
Je voulais faire un billet sur les Colocs, sur Dédé, sur le film...
Mais en fait, non.
Je me dois de parler d'autre chose, quelque chose de bien plus important.
Je veux profiter de cette journée pour faire ma part dans la démystification des troubles dépressifs.
La dépression et la détresse psychologique mènent à la mort.
Pourtant ces sujets sont encore tabous.
On l'associe à la faiblesse, la paresse, l'échec ou alors la folie.
Plusieurs ne comprennent toujours pas à quel point personne n'est à l'abri.
Plusieurs pensent encore qu'un dépressif est quelqu'un qui ne fait pas d'effort pour s'en sortir.
Même (et j'irais jusqu'à dire "surtout") les personnes qui souffrent sont d'une cruauté effrayante, bourrée de préjugés et de reproches, envers eux-même.
Alors, ils n'en parlent pas, hésitent à aller chercher de l'aide, se convainquent qu'ils y arriveront seuls et s'isolent.
Mais 1 personne sur 6 au Québec souffre d'un problème de santé mentale.
Je parle de maladies telles que la schizophrénie ou le trouble bipolaire mais aussi des troubles anxieux et de la dépression.
Toujours au Québec, annuellement, environ 1200 personnes s'enlèvent la vie (soit environ 3 à 4 personnes par jour).
Plusieurs de ces personnes traversent une crise qui pourrait n'être que passagère.
Il faut en parler. Il faut le dire.
Il faut briser le tabou sur la santé mentale
Alors, je le dis ici.
Je souffre d'un problème de santé mentale.
Je souffre de troubles anxieux et j'ai sans doute fait une dépression post-partum.
J'ai attendu 1 an avant de consulter.
D'ailleurs, ça m'a pris un an de plus avant d'avoir un vrai diagnostic.
J'ai eu des idées noires, j'ai pensé sérieusement à mettre fin à mes jours.
Oui, malgré ma fille, malgré ceux que j'aime et qui m'aiment et malgré ma situation privilégiée.
Je ne suis pas une faible, je ne suis pas une lâche et je veux m'en sortir.
Mais c'est dur.
La dépression est une maladie.
Une maladie qui se traite.
Je ne parle pas que de médicament... je parle de psychothérapie, de reconnaissance et travail des symptômes, de repos psychologique.
Heureusement, j'ai des gens autour de moi qui ont sû m'aider et me forcer à me faire aider, à m'ouvrir les yeux.
Heureusement, je nage dans ce système et je connaissais les ressources.
Heureusement, je suis effectivement privilégiée car ma famille et mes proches sont bien informés sur les problématiques de santé mentale, n'ont pas de préjugés et reconnaissent que l'on puisse être en détresse psychologique.
En ce dixième anniversaire de la mort de Dédé Fortin, il y a lieu de regretter cet artiste qui a marqué la scène culturelle québécoise, mais SURTOUT faire en sorte que sa mort soit un peu moins vaine...
Renseignez-vous.
http://www.masantementale.gouv.qc.ca/
http://www.douglas.qc.ca/info_sante
http://www.revivre.org/
-+-
Et pour savoir qui étaient les Colocs:
-+-
Pour ce qui est du film (parce que ça vaut la peine d'en parler) il était excellent. Très long, par contre. Dès le départ j'ai été convaincue par Sébastien Ricard qui a carrément à recréer le personnage de Dédé. Même voix, même accent... c'est même lui qui chante toutes les chansons.
Et les chansons... quelle force!
C'est une bio, mais aussi un film musical tellement la musique est présente. On a même eu l'idée géniale d'y insérer des animations afin de bien illustrer l'univers de l'artiste (qui était aussi cinéaste d'animation, il ne faut pas l'oublier).
Je vous met ici l'animation qui ouvre et conclu le film, sur les paroles de Belzibuth.
2 réponses (clic pour en écrire un!):
Très chouette article Marie.
"Who who who ma p'tite Marie, Si t'étais pas si artiste je t'aurais pris
Dis-toi que je t'une fille patiente
Pis viens me revoir la prochaine fois que tu l'sentes"
=o)
tout un univers ce dédé...
sinon je suis sûre que petit à petit tu trouveras des réponses à tes questions
bizzs
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