La vie ne choisit pas son moment pour partir

Une petite pensée pour ma maman à moi qui vient de m'apprendre qu'elle va devoir enterrer sa maman à elle cette semaine.

Nous nous y attendions tous depuis des années, mais perdre sa mère, même lorsque l'on a l'impression de déjà avoir fait son deuil, ça doit être une chose très dure... une chose que je n'espère pas vivre avant longtemps.

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Oui, ma grand-maman est décédée à peine quelques jours avant le réveillon où nous devions nous rassembler sans elle pour une énième fois depuis que la maladie avait pris le dessus sur sa mémoire.

Drôle de moment pour nous quitter.
Elle qui semblait ne pas attirer la mort. Cette mort qui la laissait se battre contre son cerveau depuis près de 15 ans sans venir la voir.
J'en étais venue à me demander pourquoi.

Seulement, elle était là.
Elle vivait sans réellement vivre, mais elle était là.
Maintenant qu'elle n'y est plus, elle me manque.

Pourtant je ne l'avais pas vue depuis 2 ans, lorsque je lui ai présenté Amandine. À ce moment, j'avais réalisé que je ne l'avais pas revue depuis plus de 3 ans je crois. Je gardais son souvenir intact, celui d'avant.

Celui de mon adolescence, alors que je passais des heures chez elle à écouter Musique+, mais aussi à lui parler, à écouter ces films qu'elle voulait partager avec quelqu'un, à jouer au Scrabble ou au Romy. Je me sentais bien avec elle.

Celui de mon enfance, quand je descendais les escaliers pour aller les voir, elle et mon grand-papa (qui me manque encore), quand on se faisait garder mon frère et moi, quand je me collais sur elle, ma tête posée sur sa poitrine.

Je me rappelle une femme fière, intelligente, cultivée.
Une femme qui aimait les voyages, les livres et la musique classique.
Une femme un peu bornée, qui disait ce qu'elle pensait et soucieuse des apparences.
Une femme qui pouvait sembler paresseuse, égocentrique et parfois froide... mais qui mieux que moi peut comprendre?
Une femme qui n'a peut-être pas vécu exactement la vie qu'elle aurait dû vivre, mais qui a su vivre à sa façon dans les circonstances.

C'était ma grand-maman.

Ma grand-maman semblait immortelle, mais il semblerait qu'elle avait oublié comment bien avaler, que ses poumons se sont infectés, qu'elle est partie rapidement et sans douleur... comme si une crise d'asthme l'avait lentement endormie.

Adieu Aline, toi à qui j'aurais voulu parler une dernière fois en toute conscience, maintenant que je suis une femme moi aussi.

Je t'aime.